Les travaux de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH)ont été ouverts lundi 10 juin 2019 au palais du peuple de Conakry. Cette cérémonie a connu la présence de la présidente du Conseil Économique et Social, Hadja Rabiatou Sira Diallo, du Ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Mamadou Taran Diallo et de plusieurs invités.
Dans son discours de circonstance Mohamed Lamine Fofana, Ministre Conseillé à la présidence chargé des relations avec les Institutions Républicaines appelle l’INIDH à la vigilance au moment où le débat autour d’une nouvelle constitution fait rage en Guinée.
«Notre pays traverse depuis un certain temps une période d’agitation caractérisée par des divergences sur la question de la modification ou révision de la constitution et au sujet de l’adoption d’une nouvelle constitution, ce qui n’est pas seulement une question politique. Les droits de l’homme sont également en jeu. S’agissant de la mission que la constitution vous a confié votre institution doit être vigilante et rester fidèle à sa mission, celle de promouvoir et protéger les droits de l’homme. De prôner la retenue , de privilégier le dialogue en lieu et place de toutes formes de violence verbale ou physique et surtout inviter au respect de la liberté de chacun. Savoir que, là où s’arrête votre liberté, c’est à cet endroit où commence celle des autres. Elle doit instamment prôner la paix et la cohésion nationale» a dit -il .
Abordant dans le sens, le président de l’INIDH, Alya Diaby a déclaré que la deuxième session de L’INIDH s’ouvre dans un contexte de tiraillement autour de la refondation du pacte social républicain.
«C’est en effet les droits de participation, la liberté d’expression, la liberté d’opinion qui sont en cause. Jamais en effet la constitution dans sa double dimension, de constitution politique et de constitution sociale n’a été aussi scrutée agitée. Si le débat est celui des d’idées, il y aurait moins de risque. Mais nous craignons que la violence ne s’invite dans le débat auquel cas, les droits de l’homme seront affectés. L’INIDH en tant que témoin institutionnel en appelle au respect des droits de tous et de chacun ainsi qu’au respect de nos valeurs communes parmi lesquelles figure la tolérance dans le respect de nos différences» a t- il indiqué .
Selon Alya Diaby , entre changer de constitution et changer la constitution, il y a une différence.«Dans le second cas, ce n’est pas dans la constitution qu’on peut trouver la base d’une nouvelle constitution. Le fondement n’est pas dans le droit constitutionnel de paix, mais dans le droit constitutionnel de crise. Il y a en effet les symptômes d’une crise constitutionnelle sinon réelle mais au moins à venir. Il y a des circonstances parmi lesquelles, il convient de relever le conflit d’interprétation des dispositions de la constitution actuelle entre les promoteurs de la nouvelle norme supérieure et ceux qui sont contre une réforme des institutions. Il y a une divergence de vue entre les acteurs politiques sur le caractère consensuel de la constitution actuelle» a t-il martelé.
Poursuivant, le président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains dira que, la constitution n’est pas une tombe où repose à jamais un État. Ce n’est pas une tente dressée pour le sommeil.
«Les acteurs politiques doivent comprendre le risque d’une dictature martiale. Si les civils ne procèdent pas par discernement pour s’entendre sur l’essentiel, dans ces conditions, le président de la république devient le constituant originaire. Il peut proposer un nouveau pacte social qui soit durable.Ceci dit, la Guinée doit éviter la précipitation, l’urgence et les tares consubstantielles à la constitution de 2010. Le référendum est donc possible. Le débats devrait porter sur les conditions de son organisation, les garanties qu’offre le scrutin. Le consensus sur le contenu du projet et les règles du jeu, l’appropriation par le peuple des réformes envisagées, les organes intervenants , de la durée du temps constituant… Ce qui doit nous guider à cet égard. C’est le constitutionnalisme constitutionnel qui repose sur les procédures et des mécanisme inclusif, consensuels, mesurés et participatifs» a t-il souligné.
Mamadouba Camara Journaliste
du Site www.lefolan.com