Cette question vaut tout son pesant d’or aujourd’hui car, pour plus d’un, elle est une véritable plaie pour notre démocratie.
En effet, depuis l’indépendance de notre Pays en 1958, jamais la presse guinéenne n’a été aussi libre, aussi indépendante dans l’exercice de ses fonctions que sous l’actuel régime.
Paradoxalement, jamais elle n’a été aussi tripotée, aussi maltraitée par des mains novices que ces derniers moments. Des journalistes pique-assiettes aux ordres du capital l’ont dépiautée de sa noblesse ; la déontologie se tortille de sa maltraitance .Le micro et la plume se voient trahis ; l’encre pleure…..La presse guinéenne est tout simplement malade, son image souillée, ternie.
À la botte de l’opposition, certains ne dissimulent même plus leur position partisane, accentuée surtout, depuis que la question concernant le projet de nouvelle constitution s’est invitée dans les débats.
D’aucuns ont poussé leur mépris à l’endroit des promoteurs de ce projet jusqu’à leur interdire le micro.
Par contre, il suffit juste d’être de l’opposition pour jouir de leurs bons offices. Là, tu as droit même aux allégations mensongères, graves et sensibles.
Où est l’impartialité dans cette manière de faire ?
Pourtant, la liberté d’expression est un principe défendu par l’article 7 alinéas 2 de notre Constitution, qu’eux-mêmes brandissent souvent aux autorités chaque fois qu’ils ont des démêlés avec la justice.
D’ailleurs, Voltaire ne disait-il pas: « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ?».
En toute vérité, à l’allure où vont les choses, il est important voire impératif que les autorités en charge de cette corporation éclaircissent la lanterne de ceux qui prostituent ce métier, pourtant noble.
A vrai dire la presse guinéenne souffre des agissements fantaisistes et négligents de certains journalistes.
Pour preuve, une fois même, lors d’une émission en langue nationale, un journaliste d’une radio privée de la place a laissé un leader politique traiter les cadres d’une communauté de « Gnangamadis », qui veut littéralement dire « batards », pour le simple fait que ceux-ci ont accepté de travailler avec le Prof Alpha Condé pour le bonheur de tous les guinéens.
Où est le professionnalisme ?
Plus écœurant, ils se soutiennent dans la fausseté parfois.
En effet, tout comme une société de sorciers, quand un d’eux est interpellé pour fait de diffamation ou autres comportements déshonorant ce noble métier, tout de suite une chaine de solidarité se met en place autour de lui, cela, malgré l’infraction commise par ce dernier. Ils le défendent bec et ongle.
Ce comportement n’est aucunement de nature à soigner l’image de la presse.
En clair, le rôle d’un journaliste dans les émissions interactives, débats et autres, c’est de faire de telle sorte que les gens viennent donner leurs points de vue concernant des sujets donnés sans pour autant porter atteinte à la dignité de qui que ce soit. Ils doivent faire de sorte que les débats soient équilibrés afin que tout le monde y trouve son goût. En plus, le journaliste n’a aucunement pour vocation de laisser passer sur son antenne des propos qui mettent en péril l’unité nationale, des affirmations dont il n’est pas en mesure de donner un seul élément de preuve. Son rôle est plutôt d’améliorer la société, défendre les opinions libres et plurielles et non de monter les communautés les unes contre les autres.
Pas plus tard que cette semaine, une loi qui criminalise les injures, la diffusion de fausses informations sur la toile, dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, a été votée par nos députés, toutes tendances confondues. Quoi de plus normal que ça ?
Malheureusement, des journalistes critiquent cela.
Loin d’un quelconque combat contre les médias mais, cette mesure va dans le sens de mettre de l’ordre dans la Presse en ligne.
A voir même ces vagues de réactions, on se demande même si les hommes de médias veulent réellement qualifier leur corporation. Sinon, de quoi aurait peur un journaliste ayant l’art et la manière de son métier?
En tout cas, tous ceux qui exercent honorablement ce métier sur la toile, ne peuvent qu’applaudir celle loi car, elle leur permet d’extirper de leur rang, toutes ces brebis galeuses qui souillent l’image de la presse.
De l’autre, ceux qui crient sous tous les toits aujourd’hui pour dire que sous le Général Lansana Conté (paix à son âme), la Presse se portait bien, pensent qu’on a l’amnésie ou quoi?
Nous connaissons trop l’histoire de ce Pays-là pour nous laisser berner ou distraire par ceux qui veulent réécrire notre passé en le taillant à leur guise.
Bref, pour beaucoup aujourd’hui, la presse guinéenne a trahi sa mission.
Sayon Mara
Communicant pour la Cellule de communication du RPG
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