JE PUBLIE POUR VOUS UN ANCIEN ARTICLE ÉCRIT PAR MONSIEUR TOURÉ FODÉ ABASS EN 2011 SUR LE PRÉSIDENT DE GECI, UN ARTICLE REPRIS PAR MOHAMED BANGOURA
De Président du club de réflexion Association Guinéenne d’Etudes et de Prospectives (AGEP) à la création du parti politique Génération Citoyenne (GéCi) en passant par l’ONG Action Citoyenne pour le Développement Intégré( ACDI), de brillantes études dans le domaine de la haute finance et une carrière professionnelle très riche en tant que cadre à la Bred ( Banque populaire ) et sur le parquet du palais de Brongniart à la criée au sein de la Société de Compensation des Marchés Conditionnels (SCMC), pour finir Sénior dans la prestigieuse salle des marchés de la Bourse de Paris considérée comme étant la 1ère institution financière au monde qui regroupe les places financières de New-York, Bruxelles, Londres, Amsterdam, Lisbonne et Paris.Sa compétence et son trait de caractère jovial, humble et loyal, lui ont permis de faire ses preuves pendant plus de 20 ans dans ce monde de requins où tous les coups sont permis, où la médiocrité n’a pas sa place.
Homme de conviction et fort de cette expérience solide, il a pris la décision de se lancer en politique pour contribuer au développement économique de son pays, la Guinée.
Voici le portrait de celui qui a renoncé à ce qu’il appelle « un confort relatif » pour contribuer à l’édification nationale de son pays tout en partageant la souffrance de ses compatriotes.
Son prénom est symbolisé par les trois lettres alphabétiques, dont chacune incarne des valeurs culturelles et religieuses de la société dont il est issu.
Fodé, qui signifie grand marabout qui maîtrise le contenu du coran tout entier, symbolisé par la pose d’un turban sur la tête en signe de distinction émérite et honorifique.
Mohamed, le messager et envoyé de Dieu pour rependre sa parole divine.
Soumah, qui veut dire aussi Keita, issu de la grande dynastie du Mandingue , du sous groupement linguistique des Bagas et de la lignée de Soumba Toumani et Almamy Kala; une population qui vit dans les régions côtières de la Guinée, en Basse côte ou encore dénommé Basse Guinée ou encore Guinée Maritime.
Ces deux initiales qui résument également un double prénom derrière lequel se cache un homme énigmatique à cause de sa sobriété. Né d’un mélange de culture linguistique différente « de père Baga de Kaloum et de mère Soussou de Forécariah».
Son père El Hadj Amara Soumah appartient à la première génération des hommes politiques guinéens durant la période coloniale. Il est également le 1er Secrétaire Général du PDG, membre fondateur du BAG et banquier à la Banque Internationale pour l’Afrique Occidentale (BIAO).
Arrêté et transféré sur l’île de Gorée, il fut condamné à mort.
Tous ceux qui figuraient en tête de liste durant ce transfert furent exécutés dont Adolphe Vignard.
Il fut libéré suite à la prise de pouvoir du Général De Gaulle en 1942.
Pour rappel, il faisait parti de la même alliance du groupe parlementaire d’outre mer que les anciens Présidents de la Côte d’Ivoire Houphouët Boigny, Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Modibo Keita du Mali, etc.
Sous les signes du Parti Démocratique de Guinée et le Rassemblement Démocratique Africain (P D G- R D A), il fut candidat en 1946 aux élections législatives territoriales d’outre mer.
FMS : est aussi le produit d’une mère adorée, Hadja Maciré Mouké Yansané. Elle est l’aînée d’une grande dynastie de la Basse Guinée, d’un père qui fut le premier planteur de l’Afrique Occidentale Française, l’un des Guinéens les plus riches dont Fodé Mohamed Soumah porte le prénom.
C’est un point d’honneur pour lui d’associer sa mère Hadja Yélihan Touré CFA de Naby Bakoro à son combat politique. Une autre figure illustre du Moriah.
FMS : a du quitter son pays dès sa naissance au moment des soubresauts des années de l’indépendance en 1958 pour s’installer à Dakar où il a passé toute son enfance avec ses parents.
C’est un autre point d’honneur pour lui d’associer le Sénégal à son parcours, d’où le terme de « Guinégalais » qu’il porte fièrement lorsqu’on l’interpelle ainsi.
En 1980, il arrive en France dans l’optique de poursuivre ses études supérieures. Il fréquente d’abord Paris 10 Nanterre où il entreprend des études de Droit pour finir à Paris Dauphine où il ressort avec un DESS en techniques financières, comptables et bancaires.
Il ajoute un autre diplôme en analyse financière et de nombreuses formations en interne telles que la carte professionnelle qui est le sésame pour entrer dans le monde de la Bourse.
Ce cursus lui a permis d’intégrer le plus grand espace boursier financier de Paris qui est Euronext SA.
FMS est marié et père de cinq enfants, dont trois petits enfants à ce jour.
Issu de cette généalogie bourgeoise de la guinée maritime, il poursuit le destin guinéen de son père aimé, entre conviction et passion, amour du pays qui l’a toujours habité et vu naitre, héritage de ses parents au service des Guinéens de Dakar, et détermination dans le seul choix qui lui sied désormais : la Guinée et les Guinéens.
Il progresse en politique comme un tigre dans la grande forêt qui dévore tout sur son chemin de conquête du pouvoir.
Il m’a avoué avoir refusé des raccourcis dans cette conquête en s’inspirant de son père qui a travaillé jusqu’à sa retraite à la BIAO de Paris parce qu’il avait été traité de « laquais de l’impérialisme » par les Révolutionnaires du PDG, bien qu’il fut très tôt à l’abri du besoin par ses propres moyens et ceux de ses enfants.
Suite aux bouleversements qui ont secoué le pays fin 2006 et 2007, il décide de s’engager en politique avec des amis.
Durant toute l’année 2008, ils s’étaient investis à la rédaction des textes de leur formation politique avec de nombreux séjours en Guinée pour être en adéquation avec la réalité du terrain et implanter le parti.
Il me dit avoir constaté de nombreuses tares sur le terrain. Mais celles qui revenaient le plus souvent étaient relatives à l’esprit de citoyenneté et la nécessité d’une recomposition politique par une nouvelle génération d’acteurs.
C’est ainsi que le nom du parti est venu tout naturellement : Génération Citoyenne, avec comme diminutif GéCi.
Au mois d’avril 2009, ils obtiennent leur agrément sous le règne du CNDD avec à sa tête Moussa Dadis Camara.
La Génération Citoyenne (GéCi) est née, mais problème : celui qui a toujours baigné dans le marigot du socialisme a été contraint de changer de cap idéologique à cause de l’histoire politique de son pays et des enjeux liés à son développement, en choisissant le libéralisme social qui est mieux adapté à notre culture et au projet de société de la GéCi qui fait la part belle à l’émergence citoyenne et économique de l’Afrique, dit-il.
Il estime que le socialisme dogmatique ni le libéralisme sauvage ne pourraient être des options pour nos États désarticulés et exsangues.
Selon lui, le libéralisme social à l’africaine devrait être la panacée car il concilie l’initiative privée dans l’industrie, le commerce, l’agriculture, la Cité entre autres, mais avec un certain contrôle de l’État sur des secteurs vitaux comme l’éducation, l’énergie, les infrastructures de base et productives, l’agro-industrie, les transports, la santé, l’hygiène publique, les mines…. Il n’arrive pas à admettre le paradoxe d’Etat riche de ses ressources humaines et naturelles avec des populations pauvres.
C’est l’occasion pour moi de reprendre dans cette présentation le fruit de notre entretien où il a développé sa vision pour une Guinée émergente à l’horizon 2025.
« Il nous faut dépasser le constat et les combats d’arrière garde. Ce qui m’intéresse c’est les solutions que chacun pourrait apporter pour sortir notre pays de la gadoue. Comme disent les Ivoiriens, chacun peut un peu.
Toute politique économique qui se veut pertinente doit avoir comme principale préoccupation la création de richesses et d’emplois.
Aussi, la problématique de l’emploi doit être au cœur de toutes les stratégies, avec à la clé, une économie diversifiée et résiliente dotée d’un important potentiel de facteur de production avec un secteur privé dynamique et innovant.
Il appartient à l’Etat de mettre en place les conditions favorables à la création de richesses et d’emplois qui vont booster l’économie par une croissance forte aux fruits mieux répartis.
Mais ceci nécessite un « traitement de choc pour une thérapie douce ».
La Guinée dispose d’un potentiel minier important certes, mais il faudrait aussi penser à d’autres secteurs alternatifs comme l’agro-industrie pour sortir de l’agriculture purement pluviale et exiger la transformation des minerais bruts sur place afin de garantir une plus-value financière et la création de centaines de milliers d’emplois.
D’ailleurs, il devient indispensable d’accoler aux prochains conventions minières des milliers d’hectares de terres cultivables ?
C’est maintenant qu’il nous faut intégrer l’après mines dans la diversification de notre économie.
A ce jour, il est impossible de réduire les importations de façon drastique, alors que la Guinée dispose de plus de 6 millions de terres cultivables dont le quart est à peine exploité.
Donc, l’agriculture reste la base de la transformation de nos économies qui nous permettrait de mettre un terme à la dépendance et à l’insécurité alimentaire.
L’objectif 1er étant d’être capable de produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons, si nous voulons entrer dans les chaînes de valeur mondiales.
Par ailleurs, l’économie guinéenne est dans un état de sinistrose aigu où le chômage a atteint un niveau socialement insoutenable avec la fermeture de plusieurs sociétés qui ont déversé un bon nombre de salariés et attenants dans la précarité. Surtout avec la maladie à virus Ebola.
De plus, nous avons des milliers de jeunes qui sortent de notre système éducatif chaque année.
La solution serait de mettre en place un vaste programme de création d’emplois jeunes et de micros entreprises avec des dispositifs de crédits et de garantie adaptés, des structures de conseils et de formation dans les techniques de gestion.
Il nous faut appuyer l’auto emploi des jeunes par la mise en place d’un fonds revolving de financement de projets bancables, et les former aux techniques de management organisationnel et de montage de projets.
La jeunesse est le socle du développement de l’économie sociale, en plus des services sociaux et des infrastructures publiques… ainsi qu’une matrice de projets structurants.
Le pouvoir doit prendre des initiatives spécifiques pour réhabiliter les capacités productives existantes, lever les contraintes spécifiques auxquelles les entreprises sont confrontées et doter rapidement de nouvelles capacités qui permettront d’enregistrer une croissance durable avec la création d’emplois à la clé.
Nous sommes face à une mutation sociétale qui devrait nous sortir du prisme guinéo guinéen et se dire que gouverner n’est pas une sinécure mais un sacerdoce.
Au sortir de cette campagne électorale qui a permit de reconduire le Président sortant dans ses fonctions, il faut moderniser le personnel politique, instaurer un code d’éthique pour moraliser la vie publique, entreprendre les réformes institutionnelles nécessaires pour promouvoir l’épargne et l’investissement, asseoir la liberté économique, assurer des emplois productifs, mettre en place des filets de protection et donner la possibilité aux citoyens d’exprimer l’étendue de leur talent entrepreneurial.
Le pouvoir doit tenir un discours de vérité afin de restaurer la confiance.
Le changement, c’est une dévotion, c’est une question de culture qui s’accommode à l’action et non pas des exclusivismes de mauvais aloi.
En fait, un entretien qu’il a conclu en disant qu’il faut mobiliser nos énergies sociales et renforcer la moralité de nos populations afin que chaque citoyen sache où commencent ses obligations et où finissent ses droits.
La GéCi est désormais membre du Réseau Libéral Africain (RLA) et compte intégrer l’Alliance des Libéraux et Démocrates pour l’Europe, le Pacifique, l’Afrique et les Caraïbes très prochainement.
FMS a été choisi comme candidat à l’élection présidentielle du 28 juin 2010 au terme d’une convention de leur parti.
Très rapidement, il devient le chouchou des jeunes et des femmes.
Aujourd’hui, il a passé un cap important après 2 élections majeures de la Présidentielle et des Législatives pour un jeune parti.
Il suffit de sillonner le pays pour apprécier la campagne de densification et de massification de la GéCi.
Conscient de l’ampleur du combat politique qui l’attend, il a multiplié les interventions sur les chaînes de télévisions publiques et privée en Guinée et à l’étranger.
Il a étendue son aura jusque dans les réseaux sociaux où il ne rechigne pas à échanger avec des Guinéens de tous horizons. C’est un Président de parti qui vit avec son époque.
Il m’a raconté un jour qu’il se sentait vraiment heureux du fait qu’il était en train de réaliser ses objectifs à travers sa ligne de conviction qui l’avait éloigné de Paris un an d’affilée.
Dans ce théâtre politique grotesque où les dirigeants sont comparés à des bêtes qui se mesurent à leur état d’être qu’à leurs capacités intellectuelles, il est le gentleman qui éblouit l’atmosphère sur tous les plateaux de télévision tout en restant fidèle à ses amis, à la vie et à la mort.
Investi dans l’action sociale bien avant d’entrer en politique à travers des campagnes de la santé, sportives et de l’éducation, il continue d’apporter son soutien à de nombreux jeunes en situation de précarité.
Il participe à la vie de la cité en réhabilitant et en équipant des terrains de sports. Il a monté des projets de développement rural pour les femmes avant de les orienter vers les institutions financières (FMI, PNUD, USAID, BM, UE) car la GéCi fonctionne en fonds propres.
Avec ses raisonnements objectifs, son honnêteté intellectuelle, sa pugnacité, son dynamisme, son argumentaire dans les débats contradictoires, son sens du sacrifice, sa loyauté irréprochable et son courage indéfectible le différencient de ceux qui sont venus en politique par le fait du hasard.
Son nom aurait pu entrer dans l’histoire et même au panthéon des illustres personnalités politiques de l’ère de la troisième République de la Guinée, si les résultats de l’élection présidentielle avaient corroboré le vote de cette jeunesse qui lui fait tant confiance.
Un esprit ouvert, un œil un peu plus fermé que l’autre, l’histoire politique de cet homme issu de la deuxième génération des politiques guinéens a marqué l’esprit des jeunes générations de son temps qui entendent miser sur lui. Ce qui lui donne de nombreux adversaires sur le terrain.
Mais comme il aime le dire, lorsqu’on a appuyé des boutons représentant des sommes astronomiques, plus rien ne vous fait peur et ne vous déstabilise.
Interrogé lors d’une interview télévisée sur le programme du parti, il a déclaré qu’il avait pour aboutissement l’épanouissement du citoyen dans sa dimension humaine car la GéCi est une aventure humaine avant d’être un parti politique.
Son but est de façonner un Guinéen nouveau dans une Guinée nouvelle.
Pour lui, la politique c’est des valeurs, des principes et un jeu, avant de représenter une triste réalité que nous connaissons chez nous : tous les moyens sont bons pour arriver à ses objectifs. Autrement dit la fin justifie les moyens.
C’est ce qu’il a refusé sous l’ère du défunt Président Lansana Conté, la période du CNDD et depuis la défaite à l’élection présidentielle de juin 2010.
Son vœu ardent est de contribuer à redorer le blason des Rivières du Sud et de faire basculer l’Afrique dans son destin fédéral pour réussir la Renaissance africaine.
Touré Fodé Abass