Le Monde, article titré << Guinée : La fille aînée de Sékou Touré, la politique en héritage>> paru le 16 avril 2020, les journalistes Christophe chatelot et Atouma diarra tentent de dresser un portrait biographique de Madame camara Aminata Touré, fille du président Ahmed sékou Touré, aujourd’hui maire du point névralgique de la capitale guinéenne.
L’équipe kaloum yigui France salue l’intérêt que le monde manifeste pour la maire de la commune de kaloum en évoquant << La transparence et la communication >> qu’elle applique dans la gestion dynamique de sa commune .
Ce pendant, l’équipe kaloum yigui France relève un certain nombre de conjectures dans cet article et croit nécéssaire de recadrer pour le plus grand bien de ses nombreux lecteurs .-Sur le titre<< Guinée : la fille aînée de Sékou Touré, la politique en héritage>>. Bien qu’ayant eu un lien affectif très fort avec son père, ce qu’on ne peut pas d’ailleurs lui reprocher , madame Aminata Touré n’a jamais été à la gestion de l’ETAT Guinéen durant tout le régime du président sékou Touré (1958 à 1984) . Elle n’a pas grandi dans << les fastes du pouvoir>> . Elle a fréquenté sans privilège , les mêmes écoles et les mêmes espaces sportifs que tous les enfants de Guinée ,<<l’école du peuple>> .
Même les adversaires les plus irréductibles de son père sont quasi-unanimes sur son refus de privilèges illégaux et abusifs pour lui et sa famille .
Il convient ici de ne pas parler de << politique en héritage>>, mais plutôt de transmission de capital << culturel symbolique>> (s’il faut reprendre une expression Bourdieusienne ). Oui , pour la majorité des Africains sékou fut le symbole vivant de la dignité africaine, exactement ce que le général de Gaulle représente pour la France . l’hypothèse dans la qu’elle il serait possible de parler de << politique en héritage>> correspond exactement à la situation du rassemblement national ( Front national); En France : Mr le Pen transmet volontairement le pouvoir à sa fille et la petite fille se prépare pour la succession de sa tante. Bel exemple de <<politique en héritage>>! – sur le prétendu chiffre de << 80.000 personnes >> mortes sous sékou Touré: Quel est l’intérêt pour le monde de se livrer à des conjectures aussi légères sur la Guinée ? D’accord sur le respect de la ligne éditoriale du journal, mais il est impératif de communiquer la bonne information au risque de provoquer un enlisement des guinéens autour de la fracture mémorielle.
Dans un travail d’enquête opéré par le professeur guinéen d’histoire, Sidiki kobélé keita, qui s’était rendu au siège social d’Amnesty International à Londre , aucun rapport sur la Guinée ne fait officiellement cas de 50 mille morts sous sékou Touré . Les journalistes Christophe chatelot et Atouma diarra ont crû tout de même bien d’être un peu plus hyperboliques en glissant de 50 mille à 80 mille morts! << Plus le mensonge est gros , mieux il passe>>.
Ce chiffre hyperbolique fut inventé par un opposant guinéen , Mahmoud bah, auteur du livre << construire la Guinée après sékou Touré>>, 1990 pour crédibiliser ses chiffres , il les attribua à un rapport imaginaire d’Amnesty International!! Un peu d’investigation ferait du bien à tous.
Madame Aminata Touré reste claire sur ce point : c’est aux différents spécialistes guinéens ( historiens et sociologues ) de procéder au travail d’écriture mémorielle en respectant toute la démarche épistémologique d’investigations .-Sur la fondation, les options du parti démocratique de Guinée (PDG) et sur le nom du palais présidentiel .
Le PDG n’a pas été fondé << au temps du parti unique>> comme le prétend l’article.Le PDG , section guinéenne du rassemblement démocratique Africain (RDA) , a été fondé le 14 mai 1947 sous le régime colonial , après la grande conférence d’octobre 1946 réunissant tous les responsables politiques et syndicaux , toutes les forces vives , du continent africain. En République de Guinée, au prix d’un combat héroïque à la fois politique et syndical, il est l’artisan principal de l’indépendance nationale , obtenue le 02 octobre 1958 , dont il serait inopportun de rappeler les conditions. Ce même parti n’a jamais<< fondu>> dans le camp de la mouvance présidentielle .
L’information relayée est erronée .Bien que membre de la direction politique du parti démocratique de Guinée , madame Aminata Touré n’occupe pas la première fonction du parti . Femme d’affaires, elle s’occupe de projets directement au dynamisme de l’économie depuis qu’elle a été investie de la confiance des citoyens de kaloum ; elle oriente ses efforts vers la réalisation de ses promesses de campagne . Par conséquent , elle n’est à la merci d’aucune force politique et entend se mettre au dessus des clivages nationaux .
Le même article ne précise pas que le palais présidentiel , Sékoutouréya fut rebaptisé du nom de sékou Touré par son successeur , le général lansana conté, en guise de reconnaissance au père de l’indépendance guinéenne . Aucun édifice public ne portait le nom de sékou Touré de son vivant même si, comme dans tous les pays à fibre socialiste et révolutionnaire , les effigies du leader historique avaient pignon sur rue .
En réitérant sa satisfaction pour l’intérêt que le monde attache à sa maire, l’équipe kaloum yigui France exprime l’attachement indéfectible des guinéens à leur histoire et à ses différents protagonistes quel que soit leur bord ou quoi qu’on puisse dire de l’évolution ultérieure de la Guinée après son geste historique qui retentit comme le tocsin sonnant le glas de l’empire colonial français en Afrique .
Par Lamine Diaby, représentant kaloum yigui France.